chapelle (St Yves) du Bergot
 
" Une petite chapelle que personne ne voit des grandes routes. Elle est posée au carrefour de 2 chemins campagnards, sur un coteau qui surplombe les eaux vertes du pont du Diable."
M. Keranforest - 1972
 
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Coordonnées géographiques :  48°34'10.47"N    4°28'11.53"O
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Historique (texte d'Yves NICOLAS dans l' "Echo de Lannilis" n°57 de juillet 1957) :
 
C'est l'ancienne chapelle du manoir du Bergot (ou du Moguer). Elle appartenait au XVIe siècle à une branche cadette des Kerouartz, représentée successivement par Judicaël de Kerouartz, François de Kerouartz, son fils, né au Bergot le 19 Mars 1568 et François de Kerouartz, son petit-fils, né également au Bergot, le 2 août 1588. La chapelle et le manoir passèrent au siècle suivant aux Seigneurs de Kervenny-Bergot qui n'y résidèrent pas.
Sous l'Ancien Régime on desservait dans cette chapelle deux fondations, dites chapellenies, l'une d'un revenu annuel de 90 livres avec charge d'une messe basse tous les dimanches, l'autre d'un revenu de 28 livres avec charge de 30 messes par an. L'un des 9 ou 10 prêtres de Lannilis était spécialement chargé de la messe du dimanche au Bergot. Parmi ces desservants, l'un de ceux qui le restèrent le plus longtemps est l'abbé Claude-René des Bouillons, né à Lannilis et mort également dans notre paroisse le 23 Février 1774. Son neveu, l'abbé Joseph Lescalier lui succéda. Il mourut pendant la Révolution à Landunvez (3 Octobre 1795), après avoir cruellement souffert pour la Foi dans les prisons de Quimper (Kerlot) et de Landerneau.
durant les travaux (photo : M.Gramoullé)
 
La chapelle du Bergot fut fermée sur ordre du district de Brest en Juillet 1791 et les habitants du quartier manifestèrent aussitôt un violent mécontentement qui se tourna contre la Municipalité de Lannilis et particulièrement contre le Maire Girondin Denniel, futur guillotiné. L'indignation atteignit son paroxysme lorsque le 30 Janvier 1793, les cloches des deux chapelles du Bergot et de Poulfougou furent descendues pour être menées à la fonte. Il y eut de véritables scènes d'émeute.

Après la Révolution, la chapelle a appartenu à divers propriétaires et le dernier d'entre eux, Monsieur René Fily, ancien conseiller municipal, en a fait don à la paroisse, il y a quelques années.
 
En 1959, R. Couffon et A. Le Bars y notent une "statue de saint Yves".
 
 
        Une patiente reconstruction  :
"Le Télégramme", mai 2006
 
Fin des travaux de rénovation (août 2007) :
 
 
 
 
 
    Renouveau du pardon
    de la chapelle du Bergot
    après sa restauration :
"Le Télégramme" du 4 juin 2007
 
    Remise des clés de la chapelle
    du Bergot après sa restauration :
"Le Télégramme" du 10 septembre 2007
 
Une fois restaurée : (novembre 2007)
 
côté sud
entrée, à l'ouest
côté nord
côté nord
pignon est
 
La cloche de la chapelle :
 
Cette cloche a été fondue par l'artisan ou l'entreprise Briens à Brest comme l'indique l'inscription "BRIENS A BREST".
Est-elle faite d'airain ? Pour l'instant aucun document connu ne le précise. Elle pèse environ 80 kg.
 
INSCRIPTION DE LA CLOCHE :
J'ai été bénite en Novembre 1869 par Monsieur Abgrall curé et nommée Marie Josèphe Augustine. Parrain et marraine Monsieur le Docteur Morvan, maire Chevalier de la Légion d'Honneur et Madame Marie Josèphe Denise Audren de Kerdrel née Paullou. Couvent de Lannilis - Supérieure Madame Marie Liguori née Thérèse de Poulpiquet de Brescanvel.
 
L'inscription sur la cloche ainsi que le décor (Vierge à l'enfant) semble indiquer que la cloche fut initialement fondue pour le couvent de Lannilis, à la place de l'actuelle maison de retraite, mais que sa taille trop imposante l'a finalement destinée à un autre édifice.
C'est donc la chapelle St Yves qui l'accueillit, et à la suite de sa rénovation complète en 2007, la remise en place de cette cloche achèvera symboliquement les travaux.
 
Le "mouton" de la cloche  :
 
(Toutes les explications de termes techniques sur ce site remarquable.)
 
Un nouveau mouton était nécessaire afin de remettre en place la cloche une fois la chapelle complètement restaurée. Ce mouton est bâti autour d'un bloc de chêne massif. Il est l'oeuvre de M. Léo Goas-Straaijer, architecte de Breiz Santel (association de rénovation des lieux de culte abandonnés) largement aidé des indications de Joël Loiselet.
Le splendide travail sur les ferrures est l'oeuvre de l'artisan Marc Lossouarn à Landéda.
 
Septembre 2007 :
le battant manque encore mais il a été commandé à la fonderie Cornille-Havard, l'une des quatre fonderies de cloches subsistant en France. Le battant précédemment en place n'était qu'une simple ferrure bricolée (Cf photo), alors qu'un battant doit avoir certaines dimensions bien précises, fonction de la cloche.
ancien battant et attache de corde (photo : F. Quiviger)
 
armoiries de la famille Bergot sur les vitraux de la chapelle.