Chapelle de Brouennou (dite de Saint Eveltoc)
 
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Coordonnées géographiques :  48°34'51.57"N    4°36'11.45"W
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Antiquité du nom Brouennou (C- Albert Deshayes - Dictionnaire topographique du Finistère - édition 2003)

    • Bronnou-1455
    • Broenou- 1491
    • Broennou- 1627
    • Broueznou- 1634
    • Brouenou - 1655
    • Brouhennou - 1689

      Autrefois paroisse puis commune à part entière, Broënnou fut rattachée à Landéda par ordonnance royale de Louis XVIII en 1822. Le nom vient des herbes aquatiques que l'on y trouvait dans les marais :
      " Broennou, pluriel en 'ou' formé sur le breton 'broenn'- jonc-, ….une forme altérée de ''Brogouesnou''- le pays de saint Gouesnou - n'est pas confirmé par les graphiques anciens. "
            ( B-Tanguy ''Dictionnaire des noms de communes trèves et paroisses du Finistère'' édition 1993-page 102)

Données historiques disponibles sur cette chapelle :

  • "Vers le Vième siècle, Tavayoc (ou EVELDOC ) venant de Grande-Bretagne s'y établit. Le lieu devait alors être consacré à un culte païen (fontaine, aujourd'hui dans la grêve, pierres phalliques) consacré à ANA la déesse de la fertilité, mère des dieux celtes. La christianisation du site fut marquée par l'édification d'une chapelle et l'homonymie aidant, ANA devint ANNE, [...]d'où CROAS ANES".
                                                                                                                ("Landéda mon village ", Jacques Michel)

  • [En 1822 :] Brouennou : paroisse, évêché du Léon. Eglise Saint-Eveltoc
                                        
                ("Guide des Archives du Finistère" par Jacques CHARPY, directeur des archives 1973)
  • A propos de Broennou :
    " …en 1650 comme en 1840 " on lui donne pour patron saint Eveltoc ou Eveldoc "
                                                                          (Bulletin de la société archéologique du Finistere -1904 page 311)

  • "C'est l'ancienne église paroissiale de Brouennou. Edifice de plan rectangulaire moderne avec clocher du XVIIIe siècle.
    Mobilier : statues anciennes de saint Goueznou et de l'Ecce Homo (...)."

    "Dans le cimetière, petite chapelle en ruines, sans doute ancien ossuaire dédié à saint Goueznou."
                                                                                                                                 (R. Couffon & A. Le Bars 1959)

  • "Elle était [l'église] sous le vocable [...] de saint Eveldoc, mais auprès dans le cimetière se trouvait une petite chapelle de 6 mètres de long, probablement un ancien ossuaire, qui était en ruines en 1859 et dédié à saint Gouesnou.."
                                                                               (Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie - 1916 page 231)
    Volonté donc d'attacher le nom de saint Gouesnou à tout ou partie de l'édifice, bien qu'en 1902 le chanoine Abgrall ne mentionnait rien de tel dans son "Inventaire des ossuaires et chapelles de cimetières".

  • "Chez nous les premiers ossuaires consistaient en une sorte d'appenti ou de réduit adossé au mur d'enceinte du cimetière..."
                                                                                (Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie - 1902 page 85)
  • Jacques Michel, en1993 interroge l'archiviste de l'évêché de Quimper, en parlant du saint titulaire de Broennou en 1804, " ….Ce dernier affirme que le patron titulaire est saint-Gouesnou….car saint plus célèbre ce qui permet ainsi de christianiser le lieu…. "     ( Landéda Mon village, 1997 page 51)

Saint Eveltoc a donc été remplacé par un saint plus orthodoxe selon les règles de la canonisation catholique.

" ….Jusqu'à la fin du Xème  siècle, il n'existait pas de ''canonisation ''au sens actuel du terme…., il faut attendre 993… et 1234 pour que le Pape se réserve le droit exclusif de procéder aux canonisations, cette mesure n'étaient pas rétroactive, seront donc exclus les saints bretons et autres … "
                                             (Bernard Merdrignac - ''Les premiers Bretons d'Armorique'', édition P.U.R, 2003, pages 93-94)

 
 

Quelques dates :

1605 : date qui figure sur une pierre de la cour ("pierre remployée dans le muret du cimetière, à l'Ouest "), date probable de l'édifice actuel.
1608 : date qui figure sur une pierre du mur d'enceinte. 1605-1608 : période probable de construction.
1788 : (9 août) baptême de la cloche principale, parrainée par le marquis de Kerouartz et et la comtesse de Kerdrel (source : LPCF)
1833 : érigée en annexe de l'église paroissiale (source : LPCF )

1842 : le cadastre montre une chapelle plus vaste, polygonale, avec porche et chapelle latérale. Un muret l'enclot, ainsi qu'un cimetière et qu'un ossuaire (en ruine en 1859).
1850 (environ) : L'église de Brouennou (saint Eveltoc ) passe sous le vocable de Saint-Goueznou
1860 : approbation de l'évêché pour une nouvelle chapelle, que nous connaissons aujourd'hui, dédiée à St Gouesnou

 

Conclusion :

La dédicace de l'église à saint Eveltoc, inconnu par ailleurs, impose un rapprochement avec le port de "Landoguolthoc" ou ermitage de saint Teveltoc, mentionné dans la vie de saint Hervé... Le nom de Brouennou aurait été donc substitué à celui de Landéveltoc.

(Bernard TANGUY "Saint Hervé, vie et culte" 1990 - pages 75-77)

 
La chapelle en 1972 :
 
vue depuis le Nord-Ouest
clichés d'Yves-Pascal Castel, extraits des Archives Municipales de Landéda.
vue depuis le Sud-Est
 
clocher
oculus
 
La chapelle aujourd'hui :
 
 
Seuls le clocheton, l'oculus et la fenêtre du pignon datent de la chapelle primitive.
 
élément de la chapelle ?
détail de l'entrée du placître
la chapelle et son cadre
 
A l'intérieur de la chapelle :
 
Ensemble de deux anges en pendant (photos d'Y-P Castel 1972)
 
Sur leurs piedestaux, relégués aux angles Est du choeur, devaient encadrer le maître-autel.
Bois polychromé.
Peuvent faire partie de la même commande que le maître-autel (vestiges), proviennent de l'édifice antérieur.
Auteur : atelier régional XVIIIième siècle.
 
Autel (photos d'Y-P Castel 1972)
 
L'autel est composé d'un gradin sur lequel un tabernacle est posé.
Atelier régional, XVIIIième siècle.
le tabernacle
 
Ensemble de deux hauts-reliefs : anges adorateurs (photos d'Y-P Castel 1972)
 
Sur les piedestaux accolés au maître-autel, bois (chêne) polychromé, proviennent de l'édifice antérieur.
Atelier régional, deuxième moitié du XVII iè siècle.
Semblent provenir d'un retable. Deux angelots, en haut-relief, conservés dans l'église paroissiale sont de facture comparable et doivent sortir du même atelier.
(5 vues de l'ange de gauche)
 
vue de revers
 
(deux vues de l'ange de droite)
 
Statue de l' ECCE HOMO (Jésus)
 
Bois polychromé (manteau rouge, couronne verte), datant de l'édifice antérieur.
Atelier régional, XVII iè siècle. Oeuvre de bonne facture.
 
Statue de Saint Gouesnou (cliché Y-P Castel, référencé 8/34 A - 1972)
 
Bois polychromé, sculpture en ronde bosse d'applique. Revers évidé laissé sous le coup de l'outil.
Dimensions : hauteur 120 cm, largeur : 40 cm
Atelier régional, fin du XV ième siècle. Provient de l'ancien édifice.