vestiges de l'île Guennioc
 
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Coordonnées géographiques :  48°36'2.08"N    4°38'10.30"W
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A la fin des temps glaciaires Guennioc était une butte sur la rive droite d’une vallée, non pas une position d’abri mais un lieu d’observation privilégié très exposé au vent. Son caractère insulaire a permis la conservation exceptionnelle d’une extraordinaire succession de vestiges archéologiques allant de la fin du Paléolithique jusqu’au Moyen-Age soit sur plus de 10 000 ans.
Lorsque cette île était encore rattachée au continent, on y construisit d’importants ensembles funéraires dolméniques. A l’époque Néolithique s’y installent les populations de l’Age du Bronze et de l’Age du Fer.
Le lieu est réinvesti au haut Moyen Age par les Bretons qui y regroupent, au centre d'un enclos circulaire, une série d'habitations basses entourées de champs et de petits talus.
 
La première mention des vestiges de l'île est due au commandant A. Devoir qui en 1914 y avait signalé un tumulus.
 
Pendant l'Occupation, l'île fut souvent le point de transfert où des aviateurs et marins alliés étaient remis à une vedette rapide anglaise par la résistance locale. Les courageux résistants s'y rendaient régulièrement, de nuit et sans bruit car sortir après le coucher du soleil était interdit, afin de vérifier si du matériel avait été débarqué par les anglais. Les tentatives échouaient souvent en raison du mauvais temps, mais le 4 avril 1943 par exemple, pas moins de 12 containers furent dissimulés parmi les rochers de l'île par les anglais !
 
stèle de la sépulture C du cairn III
cette stèle est visible
dessin de René Le Verge
("Préhistoire de la Bretagne" par P.R Giot, J.L'Helgouach et J.L Monnier)
 
L'île n’est recouverte sur ses versants exposés aux embruns que d’une pelouse rase, dont les touffes ont à la longue formé un sol par un processus d’humidification presque « tourbeuse » des coussins pouvant atteindre un mètre d’épaisseur.

Vers 1953 , à la suite d'un méchoui sur l'île, un incendie s'est déclaré qui a couvé pendant des mois et a ravagé cette végétation, découvrant une partie des structures archéologiques jusque-là peu connues.
 
Dés 1962  plusieurs campagnes de fouilles intensives ont été menées sous la direction du Professeur Pierre-Roland Giot. Elles ont mis à jour une extraordinaire stèle anthropomorphe de 4600 ans, une pierre percée qui pourrait être un fût de croix fruste ainsi que des vestiges des différentes périodes d'occupation du site.
 
 
fût de croix fruste ?
tombes à couloir
 
Plusieurs tombes à couloirs sont encore visibles. Entre les deux cairns centraux, on distingue un enclos qui est un habitat protohistorique au départ, réutilisé et réaménagé au Moyen Age.
 
L'île étant propriété privée et d'un accès malaisé, il est tout à fait souhaitable de contribuer à sa bonne conservation en n'y débarquant pas sans nécessité. L'iconographie proposée ici devrait permettrait d'étancher notre légitime curiosité.
 
une île au large...
vue d'ensemble
vue partielle de l'île
une île battue par les vents
 
Noter l'alignement des "tombes à couloir".
 
L'île, contenant des monuments mégalithiques et des vestiges archéologiques (cad. A 3) est classée aux Monuments Historiques par arrêté du 24 septembre 1964.
vue d'artiste de l'habitat original (ajouts par René Le Verge)
 
Sorte de "marches" dans le roc ?
emplacement
vue de détail
Divers :
 
photo aérienne de l'île Guennioc par P.R Giot (1967. dans Gallia Préhistoire, tome 10, p. 349)
Le menhir de Guennioc (Giot, plus prudent, hésitait entre un menhir et un bloc naturel). Moi, je pense, qu'il s'agit bien d'un menhir, ne serait-ce que par son orientation (les faces sont parfaitement orientées N/S).
Yohann Sparfel