Les anciens haras de Lannilis
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En mai 2014, les bâtiments qui abritaient en plein bourg (rue de la Roche) les anciens haras nationaux ont été démolis.
Historique par Bernard LE BEC, président de l'association "Patrimoine des Abers"
Un des messages actuels adressé aux communes de France : « Faire l’inventaire de son patrimoine matériel et immatériel, recenser, étudier, faire connaître ».
Les membres de l’association ‘’Patrimoine des Abers’’ ont assisté avec impuissance et désolation à la destruction d’un des bâtiments symbole de Lannilis.
Nous voulons parler de ‘’l’ancien Haras’’. Monument sans intérêt pour certains, faisant partie intégrante du patrimoine local pour un plus grand nombre, reflet de l’histoire économique et sociale de la commune, et de la vie quotidienne qui a connu des générations d’étalloniers, de paysans et de chevaux, aux siècles précédents.
Cette station de ‘’monte’’ dépendait de sa maison-mère, le Haras National de Lamballe dont la fonction opérationnelle sera effective en 1825. Il est curieux de noter qu’un linteau de cheminée de notre Haras porte la date de 1812.
Cette date correspond a l’année de la retraite de Russie, certes, mais elle se situe également dans la fourchette historique (1800-1815) du rétablissement des Haras Nationaux par Napoléon.
1919
« Le dimanche 14 décembre 1919, Jean Audren de Kerdrel sera élu conseiller général (1919-1948) maire de Lannilis (1935-1947). Sitôt élu, il s’occupe des besoins du canton. Comme représentant d’une population essentiellement agricole dont la source de richesse est l’élevage, son effort principal porte sur le développement de cette branche de l’agriculture.
La station de monte de Lannilis pourrait avoir neuf (étalons) reproducteurs et n’en a que sept. Il entreprit donc une démarche, accompagné de Goulven Donou et de François Kerboul, auprès du directeur des Haras de Lamballe. Il obtint satisfaction mais dut beaucoup insister, car (en 1919) les disponibilités en chevaux de traits étaient très réduites…(sources : Lannilis Info, Goulven Marziou) »
1947
Rénovation du site, agrandissement des écuries, logement du personnel.
1998
Cet établissement n’étant plus conforme aux normes sanitaires d'accueil des pensionnaires équidés il sera déclassé par les Haras Nationaux. Yves Nicolas nous informe que la race chevaline dans le canton de Lannilis représentait, en têtes : 1900 en 1821, 988 en 1941, 714 en 1956, 83 en 1970, 19 en 1979…..la messe était dite.
Mis en vente comme bien communal, il sera cédé aux établissements Tanguy afin d’accroître la surface de stockage des palettes de bois, et de magasinage en local de matériaux spécifique, avec il parait une clause verbale de non destruction. D’autres candidats, intéressés eux par la rénovation du bâtiment étaient sur les rangs, mais n’ont pas été retenus…
2014
Qu’en est–il ?
Lannilis avait clé en main un outil pédagogique, un atelier demandant certes une restauration (voir photographies des stalles a l’intérieur) mais au coût très éloigné de sa destruction, sa toiture dans son ensemble avait encore de longues années devant elle, avec son sol pavé a l’ancienne oui ces écuries avaient de la gueule….la ruine de ce bâtiment n’était pas inscrite pour demain.
…..Nous sommes désabusés, il n’y a pas que la démocratie qui est malade, s’adapter ou disparaître, tel est le cruel message de notre époque dite moderne, où l’homme et son génie deviennent déshumanisés.
Conclusion
Coup de gueule oui.
Demain nous allons honorer la mémoire des victimes des guerres du siècle précédent, l’histoire ne s’écrit et ne s’arrête pas qu’au pied du monument aux morts. Ce ‘’Haras ‘’ de Lannilis était une de leurs conquêtes, il avait lui aussi sa place dans notre patrimoine, on a trahi leur mémoire.
Bernard Le Bec
Le bon exemple...
Il est presque toujours possible de conserver au moins les murs des bâtiments qui présentent un intérêt patrimonial, pour peu qu'il y ait une réelle volonté en ce sens. Ainsi à Brest, quoiqu'on puisse penser du projet entourant le plateau des capucins, force est de constater que la structure des bâtiments historiques a été conservée.
De même à Morlaix, exemple de ce qui aurait pu être fait à Lannilis : (revue "Penn ar bed" n°143, déc 2016)