Présentation générale

Nous avons pour projet de présenter ici un inventaire complet, illustré et didactique des fortifications passées ou encore visibles sur la commune de Landéda. Le même travail sera réalisé pour la commune de Lannilis.

Les défenses côtières prévues par Vauban, à commencer par le fort Cézon (sa seule fortification dans le Léon) ne seront pas oubliées, mais l'essentiel sera bien sûr constitué par ce qui subsiste du "Mur de l'Atlantique" ou "Atlantikwall" en allemand. Notre but est là encore de fournir un maximum d'informations de la façon la plus claire et la plus illustrée possible. 

Genèse du "Mur de l'Atlantique" (Atlantikwall) :

A partir de 1942 l'Etat-Major allemand décide de construire le "Mur de l'Atlantique" afin de se prémunir de l'ouverture d'un second front par un débarquement Allié en France et de sécuriser les opérations allemandes à l'est. L'organisation Todt en sera le maitre d'oeuvre. Afin de réaliser leurs ouvrages, les constructeurs ont recours au Regelbau (construction normalisée) : c'est un catalogue qui reprend tous les types de bunker selon leur fonction, soit environ 700 ouvrages-types, issus de différents programmes de construction.

Les ouvrages sont classés par série, de 100 a 700. Chaque arme (Luftwaffe, Kriegsmarine et Heer) va se voir attribuer une série spécifique dans le catalogue des

Regelbau. Certains modèles sont considérés comme polyvalents, par exemple les abris passifs type 501 ou 622, les soutes à munitions, les citernes à eau etc...

La Kriegsmarine utilise prioritairement la série numérotée de 100 à 200 avec le préfixe M (M162), la défense anti-aérienne ("FLAK") les numéros de 250 à 350 avec préfixe FL, la Luftwaffe privilégie la série des 400 avec préfixe L, l'armée de terre (Heer) n'utilise pas de préfixe.

Cette normalisation des constructions présentait de nombreux avantages :

  • une conception étudiée de chaque ouvrage dans les moindres détails
  • une production simplifiée car standardisée des composants (ventilation, blindages, alimentation électrique, chauffage, ameublements)
  • faciliter la mise en place du chantier par un chiffrage précis des besoins (terrassement, béton, ferraillage)
  • au final, améliorer les délais de construction.

A noter qu'en son temps, Vauban avait aussi standardisé la construction de ses casemates et autres ouvrages pour les mêmes raisons...

Pour complèter ces explications, il faut savoir qu'on trouve également :

  • fortification de campagne (Feldmassiger ou Feldm) avec des murs de 40 a 80 cm d'épaisseur
  • fortification semi-permanente de campagne (Verstarkt Feldmassiger ou VF) avec des murs de 1 m
  • fortification Sk (SonderKonstruktion = fortification spéciale) : construite avec les moyens du bord ou adaptée à des armes capturées ou à un environnement particulier
  • fortification St (Standige) construction permanente avec des murs de 200 cm minimum, protection contre une bombe de 500 kg ou un obus de 220 mm

 

FORMAT DE CET INVENTAIRE

L'ensemble Lannilis+Landéda faisait partie du "KV Gruppe Aber Krach , codé "Av". Nous allons le découper en secteurs géographiques, identifié par deux lettres (ex : "Beg-ar-vil" = BV).

Au sein de chaque secteur, un recensement le plus précis possible sera effectué par nos soin, tout en laissant la possibilité d'ajouts ultérieurs (ouvrages détruits, recouverts de végétation, enterrés). Chaque ouvrage, même minime, sera l'objet d'un article dans cet inventaire suivant la nomenclature suivante :

(numéro unique de l'ouvrage dans notre inventaire)_(secteur géographique)_(désignation/fonction)

Exemple : "03_PE_tobrouk"

  • 03 : numéro d'identification unique de cet ouvrage dans notre inventaire
  • PE : secteur de Pen-Enez
  • tobrouk : type d'ouvrage clairement reconnaissable (absence d'indication si aucune information certaine disponible)

Nous avons choisi de débuter l'inventaire par les fortifications du secteur "Penn Enez" (PE).

Suivront ensuite a priori les secteurs de :

  • "Sainte Marguerite" (SM)
  • "Beg-ar-vil" (BV)
  • "Kleuz-foz" (KF)
  • etc...

A l'heure où cet inventaire est en train d'être établi, nous allons de surprise en surprise quant à l'importance donnée par les allemands à la défense de l'Aber Wrach.

Si nous tenons compte de tous les sites non encore visités (enez Terch, Cézon, le sentier des douaniers devant Landéda, tout le haut de la colline de Landéda avec la position anti-aérienne...), nous allons mettre à jour tout un dispositif complexe rendant impossible la prise de contrôle de la zone portuaire par tout assaillant.

On est donc loin du simple alignement de bunkers, à intervalle régulier, qu'un simple coup d'oeil aurait pu suggérer.